Aujourd’hui c’est la journée du thème de l’année : “L’Eucharistie, mystère de communion”. C’est aussi la conclusion de la phase de la retraite. Les travaux de l’Assemblée reprennent demain.
La troisième journée de retraite s’ouvre avec la prière de Jésus pour l’unité (Jn.17) est lue par les focolarines et les focolarini de l’Eglise orthodoxe russe, copte, siro-orthodoxe, anglicane, luthérienne, luthérienne suédoise et catholique. Emmaüs confie de l’avoir ressentie comme une marque d’amour de Dieu qui l’a touchée. La salle vibre et vit ce moment comme une préparation à recevoir le thème de l’année dont le titre est la synthèse non seulement du point de la spiritualité qui nous accompagnera au fil de ces prochains mois mais aussi l’attitude de l’âme avec laquelle nous l’approfondirons : « L’Eucharistie, mystère de communion ».
La présentation du thème aurait pu se faire de multiples manières en tenant compte aussi des chrétiens de différentes Eglises qui font partie de l’œuvre et qui sont aussi représentés à l’Assemblée. Sont présents aussi des disciples de différentes religions et des personnes n’ayant pas de référence religieuse.
Emmaüs a bien présenté cette diversité. Elle commence donc par confier à la salle l’esprit avec lequel elle a préparé le thème et comment elle s’apprête à le communiquer. « Ce n’a pas été facile de le préparer », dit-elle. Elle exprime la difficulté de parler de « quelque chose dans lequel quelqu’un peut se sentir exclu ». Le fait pourtant que l’Eucharistie soit un des douze points de la spiritualité que Dieu a « expliqué » à Chiara, a fait apparaître toujours plus en elle une conviction : tous doivent recevoir les mêmes grâces non par la même compréhension du mystère mais par la participation au mystère qui vient d’avoir adhéré au charisme de Chiara ».
Les premiers passages du thème renforcent ce sentiment dont nous ne donnerons que quelques petits flashs. Ils partent d’une prière que Chiara en 1977 avait adressée à Jésus lorsqu’elle introduisit les thèmes sur l’Eucharistie.
“Jésus Eucharistie, quelle présomption, quelle audace de parler de Toi qui, dans toutes les églises du monde, accueille les confidences secrètes, les problèmes cachés, les soupirs de millions d’hommes, les larmes de joyeuses conversions, connues de Toi seul, cœur des cœurs, cœur de l’Eglise ! Nous ne n’y arriverions pas (…) si ce n’était justement parce que notre amour, qui veut vaincre toute crainte, désire aller un peu plus au-delà du voile de la blanche hostie, du vin du calice doré. Pardonne notre audace !».
Emmaüs reprend : «Si Chiara avait commencé par ces mots, comment moi pourrais-je oser parler de Jésus Eucharistie si non en faisant mienne son attitude devant Lui? Elle avait trouvé le courage dans le fait que « l’amour veut connaître pour aimer plus ». « Pourquoi – continuait-elle – arriver au terme de notre chemin sur la terre sans découvrir au moins un peu qui Il est »[i].
Et elle précise dans un autre passage : “Nous ne voulons pas ici souligner tellement le sacrement lui-même mais plutôt les effets qu’il produit et, en particulier, ce « plus » de notre spiritualité : l’Eucharistie vue et vécue dans la perspective du charisme de l’unité ».
Chacun de nous aura l’occasion de goûter le thème de l’Eucharistie. La particularité de l’enregistrer dans le contexte de l’Assemblée est combien le mystère de l’Eucharistie a créé immédiatement la communion. Des focolarini de différentes Eglises présentes interviennent spontanément pour témoigner combien le don du thème à peine entendu – tout en n’effaçant pas les différences – a jeté une lumière sur la possibilité de vivre l’essence de l’Eucharistie selon les traditions spécifiques : se faire don, vivre le commandement nouveau, entrer dans la dimension du mystère, renouveler le sacrifice de l’amour à Jésus abandonné que la division comporte. Metta, bouddhiste, communique la dimension du rien à laquelle l’Eucharistie la renvoie ; à Racim, musulman, l’Eucharistie le rappelle au hadith du Prophète qui parle de comment Dieu se trouve dans notre cœur et dans notre corps.
L’effet du thème est fort sur l’assemblée. Un religieux confie d’avoir couru à un certain point le risque de « privatiser l’Eucharistie, de vivre la piété eucharistique sans pénétrer sa réalité la plus profonde mais qu’il avait compris grâce à Chiara que « je ne dois pas vivre l’Eucharistie pour moi mais que si je vais la célébrer, je dois être eucharistie pour les autres ».
Une communion profonde qui pousse Emmaüs à conclure ainsi : « ces impressions ont complété l’introduction. Ce que je ressentais en fait dans la préparation du thème est que l’effet de l’Eucharistie est de dilater notre capacité d’aimer qui fait de chacun de nous un fils de Dieu capable de se donner totalement comme Jésus qui s’est fait pain rompu. Tous nous participons de cette capacité par le charisme. Nous pouvons apprendre à faire de notre vie un don total par l’Eucharistie ».