Les religions dans le monde globalisé

Du 25 au 30 août une bonne trentaine d’étudiants universitaires des quatre coins du monde, musulmans et chrétiens, ont participé à une SUMMERSCHOOL organisée par SOPHIA, université du mouvement des Focolari. 

IMG_3217Le cadre : la vallée de Fiera di Primiero qui en 1949 a accueilli Chiara Lubich et les Focolari pour une période de repos, devenue pendant dix ans le rendez-vous d’été de nombreuses personnes désireuses de se ressourcer physiquement et spirituellement.

L’approche pédagogique de SOPHIA est originale : des professeurs d’université de différentes disciplines, religions et cultures s’investissent dans une transmission du savoir où la pensée est continuellement fécondée par le dialogue (un art de vivre la diversité, avec sa méthodologie propre), d’où résulte une véritable école de vie. Une approche inter- et transdisciplinaire donc.

L’objectif : analyser l’impact des religions au niveau international, pour mettre en lumière leur potentiel énorme soit de cohésion sociale soit de facteur de division voire de conflits violents. Les contributions des professeurs et doctorants se structuraient autour des défis nés de l’ordre mondial actuel, du rapport entre théologie et société, des perspectives concernant la liberté religieuse, et du rapport des cultures et religions avec les enjeux politiques et économiques. Il apparaissait clairement que contrairement aux prédictions de beaucoup de penseurs de la fin du XIXe siècle, « l’éclipse de Dieu » s’est transformée en une résurgence du phénomène religieux au niveau mondial. Impossible désormais de ne pas en tenir compte dans les politiques internationales et nationales. Certes, le « choc des civilisations » prévu par Huntington, ainsi que les barbaries de certains groupes fondamentalistes islamiques se réclamant du Coran sans en connaître et appliquer l’essence, alimentent l’islamophobie européenne et grossissent les défis d’une culture de la rencontre.

Les deux sessions publiques de synthèse de la Summerschool ont été suivies avec un grand intérêt. Un autre moment fort a été l’escapade sur les hauts plateaux des « Pale de San Martino » : certains se retrouvaient pour la première fois au-delà des 2500 mètres, musulmans et chrétiens confondus. Quelle contemplation des merveilles dont Dieu nous fait don dans la création ! A un certain moment les chrétiens se regroupaient sur les rochers pour la célébration de l’eucharistie, alors que non loin les musulmans faisaient leur prière rituelle. Une expérience de communion sans pareille !

Un musulman d’Angleterre, d’origine irakienne, partage ceci : « Ce qui m’a frappé, c’est qu’ici les principes dont on parle pendant les cours et les échanges, sont traduits en vie. » Soraya, belge : « Dès le premier soir nous étions plongés dans une ambiance chaleureuse, on pouvait se sentir comme chez soi avec sa famille autour d’un repas. (…) En tant que musulmane,  je sentais ce besoin d’apprendre à connaître l’autre, de partager des moments précieux avec les chrétiens qui sont devenus mes amis. (…) cette envie de dialoguer en respectant les convictions de l’autre. (…) Cette expérience a été pour moi une réelle révélation sur l’importance du dialogue interreligieux ou interculturel. «

« We stay in touch ! » (l’anglais était la première langue de communication durant ces cinq jours – « gardons le contact » !) était l’expression récurrente quand les conclusions et le départ s’approchaient.

Chris Hoffmann