87e Semaines Sociales de France
Hommes et femmes : la nouvelle donne
Dans une actualité économique et politique sensible, les travaux des Semaines Sociales de France – qui se définissent comme « une association laïque de recherche et de formation » – se sont montrés à la hauteur des enjeux de notre société. Ce « lieu de réflexion parmi les plus anciens de France » est né de deux laïcs en 1904. Ils habitaient deux villes (Lyon et Lille), fortement touchées par les désastres humains provoqués par un capitalisme débridé, avec la volonté de faire connaître l’encyclique du pape Léon XIII, Rerum Novarum, début de la pensée sociale de l’Église.
Cette année, le thème, Hommes et femmes, la nouvelle donne, a attiré un public de 3000 personnes. L’inégalité persistante entre hommes et femmes dans le domaine des responsabilités et dans les salaires a été abordée sous multiples facettes : philosophique, sociologique, économique, politique et religieuse. La jeune ministre du Droit des femmes et porte-parole du gouvernement avait tenu à être présente au début, car même si ses positions étaient différentes sur certains points, elle tenait à donner son encouragement et attendait avec intérêt les résultats des travaux de l’assemblée. Le projet gouvernemental de « mariage pour tous », c’est-à-dire ouvert aux couples homosexuels et ,en sous-entendu ,l’ouverture à l’adoption et à la procréation assistée a bien entendu été abordé et une proposition ferme et ouverte a été proposée.
L’Eglise catholique, elle-même, dont la hiérarchie est essentiellement masculine est souvent mise en accusation par un certain nombre de ses membres. C’est en ce sens que l’intervention de Maria Voce (lire son discours), présentant la pratique du mouvement des Focolari a été un des points originaux de cette manifestation. La mission des Focolari à l’universel, dépasse le cadre de la structure de l’Église et demande la confiance et un travail d’écoute et d’estime réciproques. La conférence de presse avec Maria Voce qui a précédé son intervention, regroupait quelques journalistes, des responsables des Semaines Sociales et de différents mouvements ainsi que l’évêque du diocèse. La Présidente des Focolari a pu donner son témoignage. Présentant son livre intitulé en français Le pari de la confiance, elle a dit son souci de la relation entre les personnes qui suppose une confiance préalable qui est la base pour construire l’unité. « On sent en elle, la force d’un charisme puissant » disait un des présents.
L’engagement du mouvement des Focolari en France dans les Semaines Sociales existe depuis longtemps mais tout particulièrement depuis leur centenaire, en 2004 à Lille, sur le thème : L’Europe, une société à inventer. C’est ainsi que cette année, onze ateliers étaient animés chacun par deux membres du Mouvement. Ces ateliers touchaient la famille, la prise de décision en commun homme-femme et l’expérience d’une femme responsable d’une communauté paroissiale africaine en France. Les autres membres du Mouvement, venus nombreux, se répartissaient dans les 300 ateliers de 10 à 12 personnes qui avaient été prévus.
Une forte expérience de dialogue et d’écoute pour chacun avec le monde civil où les personnes sans convictions religieuses ont pu librement s’exprimer dans le respect réciproque : « Voici l’attrait de notre époque : s’élever jusqu’à la plus haute contemplation en restant au milieu du monde, homme parmi les hommes… » écrivait Chiara Lubich.