Fondatrice du mouvement des Focolari (1920-2008)
Son action inlassable au service de l’Évangile et de la fraternité humaine a fait de Chiara Lubich une personnalité spirituelle incontournable, reconnue aujourd’hui dans le monde entier.
Née à Trente en Italie du Nord, le 22 janvier 1920, Chiara Lubich fait partie d’une famille très unie de quatre enfants. Son père, imprimeur, aux idées sociales avancées, perdra son travail avec l’arrivée du fascisme. Son frère s’engagera dans le Parti Communiste Italien. Chiara, pourtant passionnée par ses études, devra, pour aider la famille à vivre, enseigner comme institutrice dans un village de montagne. Membre de l’Action Catholique, elle est remarquée par la paroisse franciscaine qui regroupe des jeunes. Elle donne à ces jeunes filles un dynamisme nouveau : « Dieu nous aime… » leur répète-t-elle inlassablement.
En 1943, Trente est secouée par de violents bombardements. Le 13 mai, la famille Lubich doit se réfugier dans la montagne. Chiara comprend alors qu’elle doit quitter ses parents et rester à Trente. C’est ce que Dieu lui demande pour être cohérente avec l’appel qu’elle a reçu quelques années plus tôt. Elle retournera dans la ville en ruines et, avec quelques amies, se mettra au service des plus pauvres. Au nom de l’Amour de Dieu qui vainc toute haine, en vivant l’Évangile.
Déjà lors des alertes, avec ses premières amies, elle avait pris l’habitude de lire l’Évangile et de le vivre : la Parole de Vie anime leur quotidien. Elles trouvent un appartement, quelques matelas, quelques chaises. Le premier focolare est né (dans le dialecte de Trente, ce mot exprime l’espace autour du foyer où chacun peut recevoir lumière et chaleur).
Après la guerre, l’extension rapide du Mouvement en Italie puis à travers le monde amène sa fondatrice à rencontrer des personnalités non catholiques avec qui une amitié solide la liera : frère Roger, prieur de Taizé en France, des évêques luthériens en Allemagne, le patriarche orthodoxe Athenagoras 1er à Istanbul, Michael Ramsay, primat de l’Église anglicane, à Londres.
Ces divers contacts lui vaudront, en 1977 le prix Templeton pour le progrès de la religion et de la paix. Son souci de l’Église l’amènera à collaborer étroitement avec Paul VI puis Jean-Paul II. Laïque catholique convaincue, elle a ouvert de nouvelles voies dans les dialogues œcuménique, interreligieux et avec les non-croyants. Le monde civil lui décernera de nombreux prix dont le Prix Unesco de l’éducation pour la Paix (Paris 1996) et le Prix européen des Droits de l’Homme (Conseil de l’Europe, Strasbourg 1998).
Chiara Lubich est décédée à l’âge de 88 ans, le vendredi 14 mars 2008 à son domicile de Rocca di Papa (près de Rome). Suite à la demande (le 7 décembre 2013) de Maria Voce, alors présidente du Mouvement des Focolari, Mgr Raffaello Martinelli, évêque de Frascati (Rome) a procédé à l’ouverture de la cause de béatification de Chiara Lubich le 27 janvier 2015.