Histoire du mouvement des Focolari en France

Le mouvement des Focolari s’est diffusé en France à compter de 1953 grâce à des prêtres de la mission catholique italienne d’abord Chambéry puis Grenoble et Paris. Ayant connu ce nouveau courant de vie évangélique en Italie, ils font part de leur découverte aux membres de leur paroisse, essentiellement des ouvriers, commerçants ou employés immigrés italiens. Des liens s’établissent progressivement avec des membres de la communauté de laïcs consacrés du Mouvement (ou focolare) de Turin qui viennent à Chambéry et Grenoble.

Les premiers Français participent aux rencontres d’été des Focolari, les Mariapolis, dans les Dolomites (montagnes d’Italie du Nord) en 1955. À leur tour, très marqués par cette forte expérience de Dieu, ils en parlent à leurs voisins, leurs amis… C’est ainsi, par la simplicité des liens d’amitié et au gré des rencontres que le mouvement des Focolari va se développer.

À l’époque, le contexte ecclésial et culturel n’est pas propice aux nouvelles spiritualités : le catholicisme français connaît une certaine renaissance, l’action catholique est en pleine expansion et voit d’un mauvais œil ce mouvement inconnu venu d’Italie : « Que peut-il donc sortir de bon de l’Italie ? » Dans ces années-là, Madeleine Delbrêl s’engage dans l’Église et la vie sociale. Taizé s’implante. Les Foyers de charité prennent leur essor. Ce qu’on appelle maintenant les « communautés nouvelles » n’existent pas encore et on est en plein bouillonnement préconciliaire. Pourtant dès 1958, le mouvement des Focolari commence à s’étendre à travers la France, à Paris, en particulier dans le milieu étudiant grâce à la figure du Père de Malmann, aumônier à HEC, à Montauban, en Alsace…

En 1956, le premier focolare, communauté de vie de personnes consacrées, s’ouvre à Grenoble puis, en 1958, à Paris avant Toulouse, Lyon, Nice, Strasbourg et Nantes.

Marthe Robin, fondatrice des Foyers de charité, ainsi que le père Finet soutiennent de leur prière les premiers membres et orientent de nombreuses personnes et familles vers les Focolari. Quatre évêques encourageront et conseilleront le mouvement naissant : Mgr de Bazelaire, évêque de Chambéry, Mgr Riobé, évêque d’Orléans, Mgr Matagrin, évêque de Grenoble et Mgr Huyghes, évêque d’Arras.

À partir de 1963 les Mariapolis ont lieu tous les ans en France et connaissent un succès croissant (St Laurent sur Sèvre, Dijon, Rodez, Angers…) rassemblant jusqu’à 2000 personnes. Des jeunes, des familles mais aussi de nombreux religieux et religieuses de différentes congrégations s’engagent et animent des groupes un peu partout Des membres du mouvement s’engagent au service de la société dans les milieux de la santé, de l’éducation, de la politique, de l’art, du travail…

Aujourd’hui, le mouvement des Focolari est intégré dans le groupe « Familles et Mouvements spirituels » de la Conférence des évêques de France[1]

 

[1] https://eglise.catholique.fr/guide-eglise-catholique-france/structure/focolari/