Ensemble pour l’Europe : La réconciliation ouvre à l’avenir
« Oui à des ponts de miséricorde. Oui à la découverte de l’autre et de sa richesse. Oui à la compréhension que nous sommes vraiment ‘’une seule chose’’, qu’il y a une unité et une fraternité pour lesquelles il vaut la peine de travailler et que les voies sont trouvées pour abattre ‘’tous les murs de séparation’’ ». Ces paroles d’Andrea Riccardi, lues par Marco Impagliazzo, président de la Communauté Sant’Egidio, expriment bien l’esprit et l’engagement des 5 000 personnes présentes sur la Karlspatz de Munich, le 2 juillet, lors de la Manifestation publique conclusive de l’édition 2017 d’Ensemble pour l’Europe.
Quatre grands thèmes ont servi de fil conducteur à l’événement : l’unité est possible ; la réconciliation ouvre à l’avenir ; une culture de la relation et de la miséricorde ; mission et avenir. Maria Voce, présidente des Focolari a ouvert la rencontre par un engagement solennel : « Aujourd’hui, nous nous engageons ici à être des instruments d’une nouvelle vision de l’Europe, d’une accélération sur la route de l’unité, en entamant un dialogue authentique avec et pour tous les hommes et femmes de notre planète ». Les messages vidéo envoyés par le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomé Ier et par le pape François ont apporté une grande joie.
Ont suivi des témoignages de réconciliation entre Églises et communautés. « La réconciliation ouvre à l’avenir – a affirmé Gerhard Pross, président du comité d’orientation d’Ensemble pour l’Europe – même si nous sommes et restons différents, nous voulons vivre en unité, nous enrichir de nos différences, et que la contagion s’étende à nos villes et à l’Europe ». Le cardinal Koch (Suisse) a expliqué qu’un réseau universel d’amitié a vu le jour et l’évêque Otfried July, vice-président de la Fédération luthérienne mondiale : « Nous vivons ensemble de nombreuses expériences en tant qu’Églises : nous travaillons pour les réfugiés, nous prions ensemble. Nous voulons reporter le Christ au centre de l’Europe ». Le métropolite roumain orthodoxe Serafim (Nuremberg) a partagé les joies et peines de sa mission : « Ma plus grande souffrance, ce sont les poussées fondamentalistes qui risquent de détruire les tentatives d’unité entre les chrétiens. De plus, les jeunes sont souvent absents de nos Églises ». Des représentants d’Églises chrétiennes et de mouvements ont prié ensemble le Notre Père, « signe prophétique de pardon et de réconciliation, que nous voulons ne jamais oublier, a expliqué le révérend Olaf Fykse Tveit (Conseil œcuménique des Églises).
La voix des jeunes a été un signe fort et plein d’espérance : « Je rêve d’une Europe de l’amitié, moins individualiste. L’Europe commence par moi, parce que je suis Europe », a affirmé Maria, de République Tchèque.
« Ensemble », un autre mot-clef : « En 2017, ce sera les 500 ans de la Réforme – a expliqué l’évêque évangélique Heinrich Bedford-Strohm, président de la Confédération luthérienne – et nous voulons vivre cet anniversaire ensemble, Église luthérienne et Église catholique ». Le cardinal Marx, de Munich, président de la Conférence épiscopale catholique allemande, a ajouté : « Nous devons reconnaître les signes de l’unité que nous vivons déjà : nous ne sommes pas séparés, nous voulons témoigner le Christ ensemble ».
Le message final, lu à plusieurs voix par les responsables des Communautés et Mouvements, exprime à la fois les fruits du chemin parcouru et les prochaines étapes : « L’Europe ne doit pas devenir une forteresse et ériger de nouvelles frontières. Il n’y a pas d’alternative au vivre ensemble. Nous demandons à tous les chrétiens de surmonter les divisions. Nous vivons l’Évangile de Jésus-Christ et nous le témoignons en paroles et en actes. Nous nous engageons à faire grandir la bienveillance et la paix dans le monde ».