Ouverture à Créteil d’un focolare pas comme les autres
2, allée du docteur Dupeyroux à Créteil, à quelques mètres de l’église St Christophe. L’adresse d’un nouveau focolare où vivent depuis le 1 mai dernier, Giordano 28 ans, Jean-Paul 26, Davide 25 et Jérôme, 40 ans, « l’aîné de la tribu ».
« Que le Seigneur vous bénisse abondamment ! » a lancé en partant Elisabeth, membre de la paroisse voisine, première visiteuse de la journée, lors de la pendaison de crémaillère. Ce dimanche 21 mai, paroissiens, voisins, amis de la communauté locale et de plus loin, ont partagé café, viennoiseries et surtout le nouveau cadre de vie et le projet du quatuor. Déniché et équipé en grande partie grâce au réseau de relations du Mouvement, l’appartement, clair, refait à neuf, avec vue sur des arbres et les jeux des enfants du quartier, est désormais le laboratoire d’une vie en unité multiculturelle au service du dialogue. 4 co-locataires, 4 nationalités : Italie (Piémont), France (Cahors), Burundi (Bujumbura), Brésil (l’état du Parana) !
Petit clin d’œil de l’Esprit ; pour leur premier repas ensemble, à défaut d’avoir rempli le frigo, « on a improvisé un repas avec des provisions de chacun de nos pays », raconte Giordano. A savoir des pâtes, du cou farci au foie gras et un mélange de pâte sucrée à la goyave avec du manioc.
Si Jérôme, qui habitait avec Giordano au focolare des Hauts-de-Seine, Jean-Paul venu de Saint Nazaire et Davide, de la « casa Gen » (une co-location de jeunes des Focolari) de Paris, se sont retrouvés dans le Val-de-Marne, ce n’est pas un hasard. « Créteil a la particularité dans le Mouvement d’être actif vis-à-vis des adolescents, c’est une communauté qui a une histoire, a la capacité de dialoguer avec les musulmans et donne la priorité aux jeunes », explique Giordano. La solution la moins fatigante en terme de transport aurait été de s’installer à l’Ouest de Paris ; Jean-Paul, en stage de fin d’études en génie civil travaillant à la gare RER du musée d’Orsay, Jérôme l’ingénieur chimiste dans une entreprise de cosmétiques à Rambouillet, David exerçant comme kiné à Boulogne et Giordano suivant sa troisième année de psychologue sur Nanterre. Mais « ce qui a du sens, c’était d’être en lien avec une communauté dans laquelle on va s’insérer et être une source pour ceux qui nous entourent », explique Jérôme, pour qui « les périphéries, c’est là où il y a de la vie » Dans cette population très métissée et pluri-religieuse (avec une forte communauté juive), Jean-Paul affirme déjà se sentir « comme un poisson dans l’eau ». L’accueil de l’évêque, puis du curé de Saint Christophe -qui les a présentés lors d’une messe- a été « extraordinaire ».
Les quatre insistent : au-delà d’être leur logement, ce sera non seulement « la maison de la communauté » mais une expérience de vie. « Je ne suis pas là simplement pour aider aux activités du Mouvement mais pour y faire un parcours vocationnel », précise Davide. Même saut dans le vide pour Jean-Paul qui y validera ou non le choix d’une vie communautaire offerte au monde extérieur. Chantal Joly