La force des convictions

L’appel du pape François aux paroisses et aux communautés à exprimer le caractère concret de l’Évangile en accueillant une famille de réfugiés a rencontré un profond écho dans le Mouvement des Focolari. « Profond » en ce sens que nous ne sommes pas seulement invités à accomplir une œuvre sociale de solidarité, mais bien à vivre une expérience personnelle et communautaire de rencontre avec Jésus dans tout prochain souffrant.

Maria Voce, présidente des Focolari, nous demande « d’ouvrir davantage nos maisons et nos lieux d’accueil ». Idéalement, oui. Mais concrètement, cela ne va pas de soi. Si les scènes de détresse de milliers de réfugiés diffusées en boucle sur les écrans ont suscité une émotion mobilisatrice, l’engagement généreux risque de retomber tel un soufflé.

Il y a déjà tant de personnes qui ont besoin d’aide sociale dans notre pays… l’accueil de personnes traumatisées, déracinées de leur culture ne se fait pas à la légère… leur insertion s’avère être un « parcours du combattant »… Précisément parce que ces objections entendues – parmi bien d’autres – sont vraies, la gestion de la réalité exige conviction, persévérance et soutien réciproque.

L’urgence de « faire quelque chose de concret ensemble » mobilise le Mouvement des Focolari, qui tient à faire sa part. Accueil de réfugiés, mobilisation des jeunes sur les réseaux sociaux, le « vivre ensemble » entre croyants de diverses religions est renouvelé et amplifié, des appels sont lancés aux institutions, des collaborations avec d’autres mouvements et associations s’organisent… Les initiatives les plus variées sur le terrain se font connaître petit à petit avec la « profonde » conviction et l’espérance que ces gouttes d’eau peuvent se transformer ruisseaux.

Alain BOUDRE