JMJ. Au coeur des rencontres, LA rencontre
« Nous étions des étrangers et, tout de suite, on nous a accueillis comme des amis de longue date », témoignent Benjamin et Martin. Le 30 juillet dernier, ces deux étudiants croates se sont
joints au car emmenant le groupe franco-belge, enrichi de Luxembourgeois et de focolarini de Montet1, à Lisbonne. « C’est cette unité de groupe qui m’a touchée : on ne savait pas qui connaissait qui au départ et c’était comme si nous échangions depuis longtemps », ajoute Evelyne. Pierre, 25 ans, souhaitait retrouver l’atmosphère intense et vivifiante des Mariapolis, ou des rencontres du mouvement Fondacio. Ces relations tissées en douze jours constituent son expérience la plus mémorable des JMJ. « À travers la joie, la bienveillance, la sincérité, l’écoute », il a senti « cette réalité du désir d’unité rendant les échanges profonds et beaux ».
Après une pause dîner préparée avec générosité par un couple de membres du Mouvement, près de Bordeaux, le groupe de 93 jeunes et encadrants a rejoint la cité-pilote Arco-iris 2 où ils étaient logés. Malgré les 90 minutes de voyage matin et soir, « la belle ambiance était présente, même dans les moments de fatigue », atteste Giordano, un des encadrants. « Les réveils à 5 h 30 en musique, c’était un chouette moment », ose dire Evelyne, qui retient aussi les instants où, dans le métro, ils commençaient à chanter et à danser et que les autres passagers se joignaient à eux. Les échanges à chaque coin de rue où on fait signer son bob, même en arabe, le « Notre Père » chacun dans sa langue, la paix du Christ échangée avec des inconnus pendant la messe ont fait ressentir cette communion qu’Étienne retient. Heureux d’avoir célébré les valeurs d’amour et de paix, il atteste avoir clarifié son rapport à Dieu tout en ne se sentant pas membre de l’Église.
« On est à une période où l’on se perd un peu dans nos croyances », analyse Camille, 19 ans, étudiante en médecine. « Là, on a un peu repris vie dans nos convictions. » Laurianne, 24 ans, a été « émerveillée de constater que la foi n’a rien de vieillot, rien de rabat-joie ».
Le Pape avait voulu des JMJ créatives ; les trois matinées Rise Up (« Lève-toi ») ont innové en rendant les jeunes acteurs de ces temps de transmission.
Le groupe avait en amont préparé la musique et la chorégraphie pour la première catéchèse du stand international des Focolari, sur le thème de l’écologie intégrale, puis des témoignages d’engagement pour la seconde, abordant l’amitié sociale.
Un renouveau de sa foi personnelle
Au coeur de ce parcours spirituel de six jours, le Pape a délivré son enseignement dans un langage accessible mais percutant, « comme s’il nous parlait personnellement », souligne Martina,
particulièrement touchée par le Chemin de croix.
« Malgré les problématiques présentées, telles l’anxiété, les dépendances, la guerre, je n’ai pas ressenti un manque d’espérance mais, au contraire, un amour et une consolation infinie, et une immense solidarité en nous voyant tous prier ensemble. »Giordano a vu « beaucoup de personnes pleurer à plusieurs reprises ; les coeurs débordaient d’émotion ». Élise confie avoir vécu une expérience surtout personnelle, avec notamment un moment fort, la confession : « Cela faisait très longtemps… J’ai désormais envie de le faire plus souvent ! »
Santa, 20 ans, s’est sentie « connectée à Dieu pendant la veillée de prière et le sacrement du pardon ». « J’aimerais continuer cette amitié avec Dieu que j’ai commencée ce soir-là. » Camille se sent « liée avec ces 1,5 millions de personnes par quelque chose de très fort, à la fois silencieux et très bruyant dans notre coeur. Ces messages d’espérance, on va continuer à les porter », affirme t-elle. Grégoire ajoute : « Toute la joie qu’on a rapportée va nous donner des armes pour construire un monde meilleur aujourd’hui. »
Comme un sas entre ces folles journées et le retour à leur vie personnelle, un programme post-JMJ a réuni les 350 jeunes des Focolari autour de conférences, d’ateliers, de temps spirituels et de fêtes à Leiria, près de Fatima.
« Nous discutions avec les Gen du monde entier comme si nous étions des frères et soeurs », affirme Martina. Ils se donnent tous rendez-vous au grand rassemblement international des jeunes des Focolari en juillet 2024, au Brésil : le Genfest. Pierre conclut : « J’aimerais que ma vie devienne un peu plus comme ces événements, un condensé de vérité, d’harmonie et d’amour. »
Tiré de Nouvelle Cité septembre-octobre 2023