60 ans ça se fête !
Le 4 juin, à L’Institut catholique de Paris, un colloque consacré à « L’apport des Focolari dans l’Église et dans la société », concluait l’année du 60e anniversaire de l’arrivée de ce Mouvement en France.
Point d’orgue d’une année de célébrations, cette soirée avait donc l’ambition de passer 60 années au filtre de l’analyse d’experts à la fois « maison » et externes, en répondant à un certain nombre de questions du grand public : « Qui sont les Focolari ? » « Quelle est leur implication dans le monde d’aujourd’hui ? »
« Il y a bien des Mouvements qui n’ont pas atteint soixante ans d’existence ou alors avec une santé plus délabrée », déclarait Jean-Louis Schlegel, sociologue des religions, à l’issue de l’avant-dernière intervention de la soirée. Le colloque avait commencé par un éloge appuyé de Frère François-Marie Léthel, Carme, professeur de théologie au Teresianum (1) la fondatrice du Mouvement, se livrant à des allers-retours entre Sainte Thérèse d’Avila et son célèbre « château intérieur », (l’oraison, le centre de l’âme) et Chiara Lubich et son « château extérieur » (l’amour du prochain). N’hésitant pas à désigner cette personnalité comme « une des plus grandes mystiques de tous les temps ».
Laurent Villemin, professeur de théologie à l’Institut catholique de Paris, évoqua, lui, la passionnée du dialogue entre chrétiens, « très tôt engagée dans l’œcuménisme pratique » et qui « jusqu’à la fin de sa vie ne renonça pas à cette Unité visible de l’Église ». Apportant l’exemple concret de la dynamique « Ensemble pour l’Europe » (2), Gérard Testard, membre du Comité international, alla jusqu’à déclarer : « Les Focolari ont une influence et un apport décisif pour la communion entre les Mouvements (…). » Mgr Teissier, archevêque émérite d’Alger, a évoqué ce qui se vit dans ce pays où les musulmans et, en particulier les jeunes, « ont trouvé dans ce Mouvement une réponse à leur attente intérieure », tout en restant « fidèles à leur identité de musulmans ». Jérôme Vignon, président des Semaines Sociales de France, souligna le caractère « précurseur et fécond de l’Économie de communion », en même temps qu’il qualifiait de « vue révolutionnaire » la contribution des Focolari à l’évangélisation : non pas de « faire chrétiens nos frères », mais de leur faire goûter à la joie de l’amour réciproque, du souci du prochain… » Toutes choses dont les Focolari peuvent enrichir le christianisme social à la française, à condition de ne pas les mettre sous le boisseau ! « N’ayez pas peur de mettre en avant cette recherche d’une vraie spiritualité pour de vrais laïcs », les interpella Laurent Villemin.
Chantal JOLY
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