La présence de Peter à Paris : un espoir

Il m’arrive parfois de croiser des personnes au coin d’une rue, chez des amis, au travail ou ailleurs, et de me faire la réflexion que celles-ci détiennent quelque chose de précieux pour leur propre vie et celles des autres ; un peu à la manière des chefs d’orchestre invisibles de Dieu, rendant bien vivant l’amour pour nous.

Peter fait partie de ces personnes, qui à mon sens, « ont saisi » l’amour de Dieu. Il a la grâce de le donner, le faire découvrir et planter des graines. Grâce, que nous sommes tous capables de demander et de faire fructifier.

Peter est très sensible à son prochain et sent bien les situations. Il est naturellement attiré vers les plus faibles et plus démunis. Lors de rencontres, de fêtes ou tout autre rassemblement, il m’apparaît comme l’un des premiers à aller à la rencontre des nouvelles personnes, s’intéresser à elles et leur donner les clés leur permettant de s’intégrer si elles le souhaitent. Soucieux de bien faire, il sait trouver sa place pour à la fois « être présent », et à la fois donner de l’espace, afin que l’autre puisse évoluer vers son propre élan de découverte et en toute liberté.

En tant qu’ami, il a aussi ce don pour accompagner, prendre soin, et être présent tout au long des années qui passent.

La fête de départ de Peter qui s’est déroulée le samedi 11 novembre au focolare de Châtillon était véritablement à l’image des instants que chacun a pu vivre avec lui durant ces quatre années à Paris. Eh oui, déjà !

Nous étions une cinquantaine de personnes, rassemblées « en famille » autour d’un repas partagé, d’un quiz autour sur sa vie, de témoignages rendus pour Peter et par lui-même pour nous. Une grande valise d’aventurier lui a été offerte pour l’aider dans sa quête de donner Dieu au monde.

La beauté d’un après-midi réussi, c’est lorsque l’on voie par exemple des sourires, des fous rires, que personnes ne semblent exclus, que les ingrédients divins sont présents afin de permettre à des personnes de sortir de leur zone de confort et d’aller à la rencontre de la personne en face de soi, qu’elle soit connue ou non, pour s’intéresser à elle et l’aimer, même si nous n’en sommes pas forcément conscients.

Je crois que Peter, bien trop humble, pour l’exprimer, détient ce charisme à pouvoir rassembler les uns et les autres, qu’ils se connaissent ou non, et participer à générer le « faire famille ». Quand les gens traînent des pieds en fin de journée pour s’en aller, cela signifie généralement que la rencontre fut très belle !

Il y a ces fêtes « lambda » où l’on revient chez soi sans être particulièrement marqué par ce qui a été vécu et ces fêtes où l’on revient en sentant dans le cœur une joie profonde plus saisissante. On ne sait pas vraiment quoi ou avec qui en particulier, mais un élan d’amour nous a touché et nous a amené à notre tour, à toucher plus particulièrement le cœur des autres.

Je dirai que le témoignage de vie de Peter à Paris, c’est un peu tout cela. Ce n’est pas forcément visible ni dicible. Sa vie témoigne de l’amour de Dieu pour les autres. La partie égoïste en moi souhaiterait qu’il ne soit pas géographiquement éloigné, mais l’autre partie, celle du cœur sait que si je pense comme cela, je n’aurai alors rien compris à son témoignage, ni à l’amour de Dieu. Peter est un disciple du Christ. Tel un missionnaire, il suit Dieu. En tant qu’ami et frère, mon rôle n’est pas de chercher à me l’accaparer, mais au contraire, à le soutenir, à être présent quand il en besoin, à l’aider à gagner en confiance en lui et à lui redonner la lumière quand l’obscurité le gagne. Eh oui, il est aussi humain après tout !

On pourrait penser que les personnes lumineuses n’ont jamais de doutes, de problèmes ou qu’elles sont meilleures que nous. C’est faux, c’est juste qu’elles osent faire confiance en Dieu et se lancer dans l’inconnu et ce qui pourrait nous mettre en insécurité. Le témoignage de Peter, n’a pas seulement vocation à nous rendre plus accessibles l’amour de Dieu, il nous pousse nous aussi à donner, en laissant entrevoir un élan.

Je vous laisse relire les derniers mots de son Fil d’or :

« Nous avons tous peur de nous tromper, de poser des actes trop définitifs. Néanmoins, je découvre qu’il vaut la peine de se lancer, de faire confiance à Dieu. Je sais qu’il est présent, qu’il nous aime et nous accompagne et qu’il fait en sorte que les choses se passent bien, même dans la difficulté. »

Dans nos sociétés occidentales où « la consommation » est le maître-mot, elle est tout autant matérielle qu’humaine. On se consomme les uns les autres sans nécessairement donner. Le mouvement des Focolari et plus généralement l’Église subissent une crise. De moins en moins de personnes s’engagent à suivre le Christ, ou soit, ceux qui s’engagent de tout leur être sont alors plus visibles, à l’image de Peter. Il nous montre que nous pouvons nous engager à travers nos propres charismes, que nous n’avons pas à avoir peur de toucher du doigt l’amour de Dieu, même si on ne le voit pas, ou que parfois, on le rejette au profit d’autres satisfactions. Les fruits de la présence de Peter à Paris sont des cadeaux, mais ils prennent vie s’ils éclosent en chacun de nous et nous permettent de nous élever à toujours mieux aimer ; sinon ils fanent et la société nous convaincra de nouveau que soi-disant, on peut être heureux de nouveau en consommant ce qui n’est pas de Dieu.

La présence de Peter à Paris a été pour moi un espoir, un témoignage vivant de l’action de Dieu et une invitation. En effet, Peter n’est qu’une personne. La manifestation de Dieu repose également sur chacun de nous. Alors, je nous invite, pour ceux qui le connaissent, à le remercier et le soutenir pour sa nouvelle étape de vie à Loppiano et ailleurs. Je crois que nous pouvons lui dire : « Ne t’inquiète pas, on gère. »

Peter, je te remercie de m’aider à me reconnecter au vrai, à Dieu, dans les moments de faiblesse où il est aisé de vaciller. Sache que moi aussi, je suis présent pour toi quand tu en as besoin. Je te souhaite de continuer à fortifier et à cultiver cette lumière de Dieu en toi en touchant les personnes vers qui Il te guidera.

Merci.