« One Human Family » : un chemin révolutionnaire vers la paix
Encouragé par l’invitation du Pape François, l’engagement partagé par près de 500 personnes de différentes religions en faveur de la fraternité, de la justice et de la réconciliation a été au cœur de la rencontre interreligieuse organisée par le Mouvement Focolari, qui s’est tenue en Italie. Elle a commencé le 31 mai au Centre International de Castel Gandolfo, et s’est conclue le 4 juin à Assise.
Le congrès organisé par les Focolari sur le thème « One Human Family » (« Une seule famille humaine »), s’est achevée par un pèlerinage de fraternité à Assise. 480 personnes de 40 pays y ont participé, parlant 12 langues.
Dans la ville de la paix, la prière pour la fraternité, la justice et la réconciliation en faveur de tous les peuples en conflit a résonné comme un pacte solennel, accueilli et prononcé par les participants, chacun selon sa propre foi.
Parmi eux, des rabbins (hommes et femmes), des imams, des prêtres catholiques, des moines bouddhistes Theravada et Mahayana, de même que des laïcs juifs, musulmans, chrétiens, hindous, bouddhistes, sikhs et bahaïs et des fidèles des religions africaines traditionnelles de toutes les générations.
La rencontre a été préparée par une équipe interreligieuse qui a axé le programme sur le bien suprême qu’est la paix, extrêmement compromise aujourd’hui.
« L’expérience de famille et de présence du divin que nous sommes en train de faire est incroyable – racontent Rita Moussallem et Antonio Salimbeni, coordinateurs du Centre des Focolari pour le dialogue interreligieux –. Lorsqu’est née l’idée de ce Congrès, nous ne pouvions imaginer ce qui allait se passer : avec le conflit en Terre Sainte et la recrudescence des crises dans d’autres parties du monde. Pourtant, c’est précisément aujourd’hui que le dialogue est plus nécessaire que jamais. Nous avons parlé des étapes nécessaires à la construction de la paix, mais l’accent a surtout été mis sur l’expérience concrète que nous vivons et que nous voulons transmettre au monde. D’autre part, c’est la rencontre concrète avec l’autre qui transforme les nombreuses polarisations en relations. »
Les intervenants
Rencontre, écoute, démarches de réconciliation, partage de la souffrance des peuples ont caractérisé cette rencontre qui a vu s’alterner des tables rondes animés par des experts et des groupes de dialogue entre les participants. Politique et action diplomatique internationale, économie, Intelligence Artificielle et environnement ont été les thèmes abordés, chacun dans une perspective de paix.
De nombreux universitaires et experts issus de cultures, de religions et d’horizons divers se sont exprimés ; pour en citer quelques-uns : L’ambassadeur Pasquale Ferrara, Directeur général des affaires politiques et de sécurité du ministère des affaires étrangères italiennes et de la coopération internationale, le Grand Rabbin Marc Raphaël Guedj, la théologienne musulmane Shahrzad Houshmand Zadeh, Mme Kezevino Aram, Présidente de l’organisation indienne “Shanti Ashram”, Mme Kosho Niwano, Présidente désignée du Mouvement bouddhiste japonais Risho Kossei Kai, Mr Fadi Shehadé, fondateur du Projet RosettaNet, ex Directeur Général de l’ICANN, l’économiste italien Luigino Bruni, la philosophe indienne, Mme Priya Vaidya, le théologien musulman Adnane Mokrani, Le Professeur indonésien Dicky Sofjan, du Centre International de Droit et d’Études religieuses, le Pr Fabio Petito, chargé de cours sur la Religion et les Affaires Internationales à l’Université de Sussex et bien d’autres encore.
« Les religions ont une fonction fondamentale aujourd’hui », a rappelé l’ambassadeur Ferrara. « Contrairement à ce que prétendent les « réalistes » des relations internationales, la guerre n’est pas la condition normale de l’humanité. Les religions peuvent jouer le rôle de « conscience critique » de l’humanité et s’adresser à la politique en indiquant quelles sont les priorités. Nous avons besoin d’imagination politique, d’imaginer l’avenir de cette planète de manière constructive, nouvelle et créative. Nous devons cultiver quelque chose qui fait actuellement défaut dans les relations internationales : la confiance. »
De nombreuses sessions ont également été consacrées à des témoignages personnels, des projets et des actions centrées sur la collaboration entre personnes et communautés appartenant à différentes religions en faveur de la paix et pour répondre aux besoins de leurs populations respectives.
La rencontre a été réalisée en collaboration avec le Mouvement Laudato sì et l’organisation FaithInvest et a été soutenue par l’ambassade de Taiwan près le Saint-Siège et par l’Union européenne.
En audience chez le pape François
Le 3 juin, une délégation de 200 participants a été reçue en audience par le pape François qui, dans son discours, a défini le parcours commencé par Chiara Lubich avec des personnes de différentes religions comme : « Un chemin révolutionnaire qui fait beaucoup de bien à l’Église ». « Le fondement de cette expérience – a encore affirmé le Saint Père -, est l’amour de Dieu qui se réalise dans l’amour réciproque, l’écoute, la confiance, l’acceptation et la connaissance de l’autre, dans le plein respect de nos identités respectives. »
« Si d’un côté, ces paroles nous procurent une joie profonde – a commenté Margaret Karram, Présidente dei Focolari – de l’autre, nous nous sentons responsables de faire beaucoup plus pour la paix. C’est pourquoi nous voulons travailler pour renforcer et diffuser la culture du dialogue et de la protection des personnes et de la Création. Le Pape l’a confirmé en déclarant que le dialogue entre les religions est une condition nécessaire à la paix dans le monde. En ces temps terriblement sombres, l’humanité a besoin d’un espace commun pour donner forme à l’espérance. »
Stefania Tanesini
Galerie photos : © CSC Audiovisivi – Caris Mendes e Carlos Mana, Vatican Media, RKK.