Pleins feux sur le 7e Congrès européen de l’Economie de Communion

« Ici c’est le monde à l’envers, dit un vice-directeur luxembourgeois d’un organisme gouvernemental, ce n’est pas le profit et les dividendes maximales qui commandent tout, mais l’être humain occupe la position centrale. Comment transmettre de telles perspectives aux jeunes ?  »

« Très intéressant“, „riche en enseignements », « une atmosphère très mûre, qui met en lumière les réussites et les manquements ; des cas de haut niveau et avant tout crédibles », voilà quelques-unes des réactions des participants du congrès.

La 7e édition du congrès européen de l’Economie de Communion (EdeC) a réuni à Rotselaar, du 27 au 29 octobre 87 participants dont un certain nombre de jeunes. 14 pays sont représentés (Espagne, Portugal, Italie, Croatie, Serbie, Autriche, Suisse, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Danemark, Royaume Uni), une panoplie de ce qui se vit et veut se vivre de par l’Europe. L’ouverture à d’autres matrices culturelles, notamment latino-américaine et africaine, s’exprime dans le choix des intervenants.

Une contribution remarquable est faite le vendredi matin par le professeur Hendrik Opdebeeck (philosophie et économie, Anvers), intitulée „La transition dans l’économie. Pourquoi une économie de communion relève désormais de l’urgence“. Partant du rôle-clé de la justice qui seule peut indiquer à l’action économique ses limites et ses impératifs éthiques, il souligne que „dans les entreprises de l’EDC, présentes dans le monde entier, le partage généreux et le respect de la personne avec laquelle l’entrepreneur vit en communion ainsi que le respect de la nature, sont mis en lumière.“ A noter qu’il conclut à la nécessité d’ouvrir les „modèles économiques durables“ à une dimension transcendentale et de savoir traduire une vision chrétienne de la société en termes et réalités économiques.

Un autre moment de relief : le projet des incubateurs d’entreprise (EocIIN) qui rencontre un vif intérêt auprès des plus jeunes participants du congrès. ( https://www.eoc-iin.org )

Les nombreux workshops qui émaillent les trois jours du congrès sont riches en approfondissements, échanges, projets.

Le thème de la pauvreté occupe une position centrale, l’EdeC ayant été créée pour remédier aux écarts creusés entre riches toujours plus riches et pauvres toujours plus pauvres. Geneviève Sanzé de la Côte d’Ivoire (prof. d’économie) est bien placée pour évoquer les défis auxquels l’EdeC se doit de répondre. Défis que Luigino Bruni, coordinateur de l’EdeC au niveau mondial, évoque-lui aussi dans sa conclusion. Depuis la première communauté née à Trente autour de Chiara Lubich, les pauvres occupent une place centrale dans la vie du Mouvement. C’est le mythe fondateur le plus ancien de l’EdeC : dans le focolare de la Piazza Capuccini, les pauvres étaient invités à table et on mettait la nappe la plus belle. Autre moment mémorable : en 1991, à San Paolo, au Brésil, au vu de la « couronne d’épines » des favelas qui entoure la mégalopole, Chiara lance le projet de l’EdeC. Cela ne signifie cependant pas que l’entrepreneur de l’EdeC « se limite » à partager une partie du bénéfice avec le pauvre. La culture de la communion va plus loin :  il s’agit d‘élever l’autre au rang de celui qui a aussi quelque chose à donner, de valoriser ses compétences en l’impliquant dans le projet. Et d‘accepter ce don, pour qu‘une véritable réciprocité puisse être établie. „Personne au monde n’est pauvre au point de ne pas pouvoir être un don pour l’autre“, dit Sanzé avec force.

Evidemment le mouvement des Focolari seul ne saurait pas apporter de réponse concluante au problème de la pauvreté. Il lui faut travailler en réseau avec ceux qui partagent les mêmes valeurs. Au sujet du capital narratif de l’EdeC, Bruni souligne la nécessité de diffuser non seulement la culture du don et de la réciprocité, mais également ce qui constitue sa matrice charismatique qui est en fait sa spécificité. 

Un moment de dialogue en plénière a conclu le congrès. Rendez-vous en 2019 pour la prochaine édition.

Pleins feux sur le 7e Congrès européen de l’Economie de Communion

« Ici c’est le monde à l’envers, dit un vice-directeur luxembourgeois d’un organisme gouvernemental, ce n’est pas le profit et les dividendes maximales qui commandent tout, mais l’être humain occupe la position centrale. Comment transmettre de telles perspectives aux jeunes ?  »

« Très intéressant“, „riche en enseignements », « une atmosphère très mûre, qui met en lumière les réussites et les manquements ; des cas de haut niveau et avant tout crédibles », voilà quelques-unes des réactions des participants du congrès.

La 7e édition du congrès européen de l’Economie de Communion (EdeC) a réuni à Rotselaar, du 27 au 29 octobre 87 participants dont un certain nombre de jeunes. 14 pays sont représentés (Espagne, Portugal, Italie, Croatie, Serbie, Autriche, Suisse, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Danemark, Royaume Uni), une panoplie de ce qui se vit et veut se vivre de par l’Europe. L’ouverture à d’autres matrices culturelles, notamment latino-américaine et africaine, s’exprime dans le choix des intervenants.

Une contribution remarquable est faite le vendredi matin par le professeur Hendrik Opdebeeck (philosophie et économie, Anvers), intitulée „La transition dans l’économie. Pourquoi une économie de communion relève désormais de l’urgence“. Partant du rôle-clé de la justice qui seule peut indiquer à l’action économique ses limites et ses impératifs éthiques, il souligne que „dans les entreprises de l’EDC, présentes dans le monde entier, le partage généreux et le respect de la personne avec laquelle l’entrepreneur vit en communion ainsi que le respect de la nature, sont mis en lumière.“ A noter qu’il conclut à la nécessité d’ouvrir les „modèles économiques durables“ à une dimension transcendentale et de savoir traduire une vision chrétienne de la société en termes et réalités économiques.

Un autre moment de relief : le projet des incubateurs d’entreprise (EocIIN) qui rencontre un vif intérêt auprès des plus jeunes participants du congrès. ( https://www.eoc-iin.org )

Les nombreux workshops qui émaillent les trois jours du congrès sont riches en approfondissements, échanges, projets.

Le thème de la pauvreté occupe une position centrale, l’EdeC ayant été créée pour remédier aux écarts creusés entre riches toujours plus riches et pauvres toujours plus pauvres. Geneviève Sanzé de la Côte d’Ivoire (prof. d’économie) est bien placée pour évoquer les défis auxquels l’EdeC se doit de répondre. Défis que Luigino Bruni, coordinateur de l’EdeC au niveau mondial, évoque-lui aussi dans sa conclusion. Depuis la première communauté née à Trente autour de Chiara Lubich, les pauvres occupent une place centrale dans la vie du Mouvement. C’est le mythe fondateur le plus ancien de l’EdeC : dans le focolare de la Piazza Capuccini, les pauvres étaient invités à table et on mettait la nappe la plus belle. Autre moment mémorable : en 1991, à San Paolo, au Brésil, au vu de la « couronne d’épines » des favelas qui entoure la mégalopole, Chiara lance le projet de l’EdeC. Cela ne signifie cependant pas que l’entrepreneur de l’EdeC « se limite » à partager une partie du bénéfice avec le pauvre. La culture de la communion va plus loin :  il s’agit d‘élever l’autre au rang de celui qui a aussi quelque chose à donner, de valoriser ses compétences en l’impliquant dans le projet. Et d‘accepter ce don, pour qu‘une véritable réciprocité puisse être établie. „Personne au monde n’est pauvre au point de ne pas pouvoir être un don pour l’autre“, dit Sanzé avec force.

Evidemment le mouvement des Focolari seul ne saurait pas apporter de réponse concluante au problème de la pauvreté. Il lui faut travailler en réseau avec ceux qui partagent les mêmes valeurs. Au sujet du capital narratif de l’EdeC, Bruni souligne la nécessité de diffuser non seulement la culture du don et de la réciprocité, mais également ce qui constitue sa matrice charismatique qui est en fait sa spécificité. 

Un moment de dialogue en plénière a conclu le congrès. Rendez-vous en 2019 pour la prochaine édition.