Une retraite branchée sur le style de Dieu

Une retraite branchée sur le style de Dieu

À Saint Pierre de Chartreuse, du 23 au 29 août, 44 retraitants de diverses vocations – prêtres, religieuses, familles, laïcs – se sont retrouvés pour une semaine de retraite ayant pour thème « Le style de Dieu : proximité, compassion, tendresse », illustré par ce passage d’Ezéchiel : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair » (Ez 36,26).

Une des participantes a trouvé l’invitation dans une église. Elle nous a dit qu’en la lisant, elle a été touchée par cette citation d’Ézéchiel et par l’engagement des membres du mouvement des Focolari à être témoins et acteurs d’un monde plus fraternel, ainsi que par leur engagement dans le dialogue œcuménique, interreligieux, interculturel. Elle a senti qu’elle devait venir ! Effectivement, cette citation illustre bien ce qui a été vécu durant ce séjour à Saint Pierre de Chartreuse.

Un défi s’est présenté avant même le commencement de la retraite, animée par Florence Gillet qui devait venir de Rome et par le père Adrien Verest, originaire des Pays Bas. Au dernier moment, Florence n’a pas pu venir, et c’est par zoom qu’elle a animé la retraite. Nous avons tous fait confiance et adhéré à ce changement de programme. À la fin du séjour, Florence partageait :

« Encore merci pour l’expérience de la présence de Jésus pendant ces six jours. Il n’a pas dédaigné de relier Rocca di Papa à Saint Pierre de Chartreuse. »

Et Ad Verest : « Oui, un grand merci au Seigneur qui s’est fait de nouveau si proche en marchant au milieu de nous. Et un même merci à vous toutes et tous : je me suis senti parfaitement à ma place dans la dynamique de ‘notre’ charisme. Pour moi vivre une retraite ‘Mariapolis’ – avec toutes les vocations – était une expérience nouvelle mais très positive ».

En commentant des lettres des premiers temps de Chiara Lubich, Florence nous a introduits dans le thème de la retraite, et le père Ad nous a aidés à l’approfondir à travers des instructions bibliques et théologiques.

 

Être à l’écoute, recueillis : telle était la proposition faite à chacun dès le début de la retraite. À l’écoute de Dieu et à l’écoute du frère, chemin qui mène à Dieu. Vivre trois communions : avec la Parole de Dieu, avec l’Eucharistie et avec le frère. Des groupes de partage ont été proposés, et des échanges profonds ont été vécus.

Une participante témoigne : « Je suis arrivée à la retraite avec l’impression d’être complètement sèche, perdue dans un désert d’incompréhensions… et le coeur lourd des souffrances du monde. J’ai entendu le leitmotiv des premiers jours : « Dieu prend l’initiative de l’Amour », « Il est lent à la colère et plein d’amour » … mais c’est l’entretien personnel avec le père Ad et la soirée de la réconciliation à l’église, où l’atmosphère du groupe m’a aidée à entrer dans la démarche du sacrement, qui m’ont reconnectée ! … Comme la brebis retrouvée de l’évangile, je suis rentrée après ces jours en montagne – lieu de théophanie – avec la valise pleine pour vivre avec ma famille, ma paroisse, mes amies, comme une lampe allumée, branchée sur Jésus ! (Impossible d’allumer une lampe, même si elle est branchée, tant que l’interrupteur n’est pas actionné…).

Une religieuse : « Cette retraite a été une redécouverte de la force de l’Idéal confié à Chiara, qui peut révolutionner notre monde et donc ma vie personnelle. Je suis revenue avec une force et une présence de Jésus qui me donne des ailes pour vivre la vie communautaire avec harmonie et paix, d’un cœur léger. »

Un retraitant a partagé sa redécouverte du charisme de l’unité et son désir de s’engager jusqu’au bout à le vivre et à le communiquer !

Une autre désire se réengager davantage dans la branche des volontaires.

Une citation de Chiara Lubich résume bien la réalité qui a été vécue et avec laquelle chacun est reparti :

« Dieu qui est en moi, qui a créé mon âme où, Trinité, il demeure, se trouve aussi dans le cœur de mes frères.Il ne suffit donc pas que je l’aime en moi seulement. Si j’agis ainsi, mon amour possède encore quelque chose de personnel, une tendance égoïste par rapport à la spiritualité que je suis appelée à vivre, car alors j’aime Dieu en moi tandis que la perfection consiste à aimer Dieu en Dieu.

Par conséquent ma cellule, comme disent ceux qui vivent dans l’intimité de Dieu, ou mon Ciel, comme nous-mêmes l’appelons, est dans le cœur de mes frères comme elle est en moi. Et, de même que je l’aime en moi, en me recueillant en lui quand je suis seule, je l’aime dans mon frère quand ce dernier se trouve près de moi.

Alors je n’aime plus seulement le silence, mais aussi la parole, c’est-à-dire la communication de Dieu en moi avec Dieu dans mon frère. Et, si les deux ciels se rencontrent, là se trouve une unique Trinité, où les deux personnes sont comme le Père et le Fils, et entre eux se trouve l’Esprit Saint. » (Pensée et Spiritualité, Nouvelle Cité p 72-73).